Les faïences patriotiques, royalistes ou révolutionnaires, sont peu courantes dans le Sud-Ouest. Auvillar semble cependant être un des centres faïenciers où, bien que rares, elles sont le mieux représentées.
A la révolution, seules des pièces à décors de coq à la pique surmontée d’un bonnet phrygien ont été répertoriés. Proposé dès 1790 par Camille Desmoulins comme emblème de la France, le coq symbolise la vigilance, le devoir du pouvoir politique de veiller sur le pays et d’assurer la protection de ses citoyens. Quelques fois le bonnet qui surmonte la pique évoque davantage une couronne qu’un bonnet. Il pourrait s’agir d’un élément décoratif “séditieux” à la gloire de la royauté, car la ville reste profondément royaliste, que ce soit pendant la Révolution ou sous l’Empire.
L’attachement au roi pendant l’Empire transparait sur quelques pièces pendant cette période et qui portent des décors d’urnes funéraires accostées de cyprès ou de saules pleureurs. Ce type de pièces qui apparaissent en France pendant la Terreur et l’empire se réfèrent au deuil des royalistes pour la famille royale et subsistent jusqu’au retour des Bourbons en 1815. On a néanmoins l’exemple d’assiettes à décor d’aigle royale. L’avènement de Louis XVIII est célébré à Auvillar par le biais d’assiettes à la fleur de lys.