Paul Boyton

Paul Boyton, né le 29 juin 1848 et mort le 19 avril 1924, est un aventurier et inventeur américain qui s’est rendu célèbre en devenant le premier homme à traverser la Manche à la nage, grâce à une tenue insubmersible de son invention.

Voici l’histoire incroyable de cet aventurier américain, qui a nagé de Toulouse à Bordeaux  sur la Garonne, et est donc passé à Auvillar en 1878.

Accès au document (page 75) :

http://privatearchives.free.fr/download/Inventaire_V2_%20de%20la%20correspondanc_Paul_Boyton_Elise_Sauteyron.pdf

Extraits du journal LA PETITE GIRONDE
16 Lundi 20 mai 1878
Le Capitaine Boyton a du partir à minuit de Toulouse pour Bordeaux. Il descend la Garonne à la nage. La traversée sera de cinq à six jours.
Jeudi 23 mai
La Gironde reçoit la lettre suivante: “Auvillars, le 21 mai 18787 Monsieur le rédacteur en Chef Le capitaine Boyton est passé à Auvillars ce jour, mardi,à neuf heures et demie du matin. Dès qu’on l’aperçoit, on l’applaudit ; lui il salue de la main, il sonne de la trompe et il fait partir un pistolet. Un bateau quitte la cale d’Auvillars, et se dirige vers le capitaine : cette embarcation est montée par M. Le maire d’Auvillars, qui est en compagnie du conducteur de la Garonne, du receveur d’enregistrement et de plusieurs autres personnes, a voulu faire visite au voyageur nautique. On s’aborde courtoisement, et l’on cause, tout en descendant le fleuve côte à côte. Le capitaine nomme notre ville et demande s’il ne se trompe pas. On l’assure qu’il ne fait pas erreur. D’ailleurs il a une carte qu’il consulte. Est­-il fatigué de son voyage ? ­ Il répond non. – Voudrait­-il s’arrêter ici ? – oui s’il a le temps parce qu’il a, dit­-il, annoncé son arrivée à Agen pour six heures du soir.
Le capitaine demande quelle est la distance qui sépare Agen d’Auvillars.
–Trente kilomètres »lui répond-­on. –Alors, dit le voyageur, je n’ai pas besoin de me presser car je serai arrivé à Agen à quatre heures. La conversation a continué ainsi par questions, et les détails fournis nous ont appris que le capitaine a passé la nuit de lundi à mardi à Castelsarrasin ; que la nuit de mardi à mercredi sera passée à Agen, que d’Agen le capitaine ira jusqu’à Marmande , où il arrivera demain mercredi et qu’après s’être arrêté dans cette dernière ville, il suivra sur Bordeaux.
Le capitaine est, dans l’eau, étendu horizontalement et de tout son long ; sa tête repose sur une sorte de capuchon gonflé d’air. Derrière lui est un très frêle esquif qui suit et qui est surmonté d’un mât au haut duquel flotte un pavillon.
Au moment donné, le capitaine dégonfle ce capuchon, et il s’est levé. La moitié inférieure de son corps seul immergeait dans l’eau. Il se tenait dans cette position verticale. Tout naturellement, semblait-­il, et avec autant de facilité qu’une personne sur terre. Pendant qu’il était ainsi debout, il a regardé l’heure à sa montre, qui est pendue au mât de l’esquif ; sur le pont de ce navire en miniature était une lunette d‘approche. Le capitaine a parcouru un espace de 20 mètres environ, en occupant cette position verticale, après quoi il a gonflé son capuchon, y a reposé sa tête et s’est étendu tout comme avant à la surface du fleuve. Le bateau l’a accompagné jusqu’à Lamagistère.”